Kératodermie plantaire acquise : une cause rare mais sérieuse - 18/06/23
Riassunto |
Introduction |
Le mycosis fongoïde (MF) est la forme la plus fréquente des lymphomes T cutanés. La variante palmo-plantaire est une présentation rare. Son aspect clinique est trompeur et souvent confondu avec d’autres dermatoses palmo-plantaires.
Nous rapportons ici une observation de kératodermie plantaire révélatrice d’un mycosis fongoïde.
Une femme âgée de 63 ans, sans antécédents pathologiques, consultait pour une kératodermie plantaire bilatérale prurigineuse évoluant depuis 4 mois et résistant au traitement par des dermocorticoïdes de classe forte. L’examen dermatologique objectivait des plaques érythémato-squameuses bien limitées, confluentes par endroit, localisées au niveau de la voûte plantaire des deux pieds et débordant sur le bord médial des pieds. L’examen clinique n’avait pas trouvé une atteinte unguéale, ni aucune plaque de psoriasis sur le reste du tégument. L’état général était conservé et toutes les aires ganglionnaires étaient libres. L’étude histologique d’une biopsie cutanée montrait un épiderme acanthosique avec une hyperkératose orthokératosique en surface, un épidermotropisme, un infiltrat composé de lymphocytes atypiques alignés en file indienne le long de la membrane basale et en bande sous-épidermique au niveau du derme superficiel. L’étude immunohistochimique montrait des cellules atypiques de phénotype CD3+ et CD4+, sans expression du CD8. Les aspects histologiques et immunohistochimiques confirmaient le diagnostic de mycosis fongoïde. Le bilan biologique notamment la numération formule sanguine, LDH et ß2 microglobuline était normal. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien n’avait pas montré de métastases viscérales. La patiente était traitée par acitrétine à la dose de 10mg/j avec une très bonne évolution au bout de 6 mois de traitement.
L’atteinte palmo-plantaire au cours du MF étendu est habituelle et bien documentée. Cependant, l’atteinte exclusive ou inaugurale des paumes et/ou des plantes, reste très rare. À notre connaissance, une trentaine de cas ont été rapportés dans la littérature. Le MF palmo-plantaire se caractérise par un polymorphisme clinique : des plaques érythémato-squameuses, des plaques hyperkératosiques parfois fissuraires, des plaques annulaires, des lésions vésiculeuses dyshidrose-like, des nodules verruqueux ou des pustules. Toutes ces lésions peuvent mimer d’autres dermatoses palmo-plantaires. Dans notre cas, la présentation clinique était celle de plaques érythémato-squameuses, mimant essentiellement une kératodermie plantaire d’origine psoriasique. L’étude anatomopathologique s’impose pour confirmer le diagnostic. L’étude immunohistochimique montre le plus souvent un immunomarquage CD4. Le traitement du MF palmo-plantaire n’est pas codifié, étant donné la rareté de cette entité. Les options thérapeutiques correspondent au traitement usuel du MF, à savoir : la photothérapie en monothérapie ou en association aux dermocorticoïdes, la radiothérapie, la chlorméthine, le méthotrextate, l’acitrétine, la doxorubucine, la gemcitabine.
Conclusion |
Devant une kératodermie palmo-plantaire acquise récidivante ou résistante au traitement, un examen histopathologique complété d’une étude immunohistochimique est nécessaire afin d’éliminer un mycosis fongoïde.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Mappa
Vol 44 - N° S1
P. A149-A150 - Giugno 2023 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
L'accesso al testo integrale di questo articolo richiede un abbonamento.
Già abbonato a @@106933@@ rivista ?